Technologie disruptive, nouvelle manière de penser le stockage et le transfert de données : la blockchain suscite un vif intérêt. La traçabilité́ de l’information alliée à l’efficacité́ de la technologie s’applique déjà̀ à plusieurs secteurs comme la banque et l’assurance, des domaines où l’intégrité des données constitue des enjeux centraux. « Dans la pharma, la tendance devient aussi incontournable, note Yann Ghafourzadeh, Vice President Sales & Operation EMEA d’Aptar Pharma Prescription sur le site du Vaudreuil, qui pilote l’initiative sur le consortium sur la blockchain au sein du cluster avec le laboratoire Aspen. « D’un côté, les agences réglementaires nous demandent de fournir de plus en plus de données brutes sur nos process de production et, de l’autre, il faut pouvoir démontrer que ces données sont infalsifiables ». La blockchain, en tant que support essentiel au stockage et à l’échange de données de manière sécurisée, s’impose donc à tous les sites de production comme un élément important de la digitalisation à l’avenir.
Initiative pilote
Pour l’ensemble des adhérents, c’est une démarche sécurisante de la part de Polepharma, porteur du consortium, de prendre les devants en construisant la première blockchain privée dans le secteur, avec quatre membres fondateurs : Aptar Pharma, Aspen, Assystem Care et REDLab. « L’intérêt d’un réseau privé est de pouvoir opérer un contrôle à la fois sur ceux qui adhérent et sur la maintenance, » note-t-il. Le projet étant d’assurer une montée en puissance progressive pour les adhérents. L’initiative sera lancée, dans un premier temps, sous la forme d’un pilote pour servir de « terrain de jeu ». « Cela permettra à chacun de s’entrainer et d’apprendre à faire fonctionner le réseau dans la pratique, » souligne Jean-Charles Rousset, Executive Europe Manufacturing Operations chez Aspen.
Cette phase exploratoire, estimée entre 6 à 8 mois, sera également propice à finaliser les éléments de la gouvernance et de l’architecture, avant de passer en mode industriel au stockage et à l’échange de données de manière sécurisée. En outre, « il y a une forte attente de pédagogie et de communication sur la blockchain de la part des adhérents, » continue Jean-Charles Rousset.
Le prochain colloque Polepharma sur l’Industrie du Futur, présidé par Yann Ghafourzadeh, qui se tiendra le 28 novembre, à Rouen, en Normandie, sera l’occasion de présenter et d’expliquer plus en détails le projet de consortium sur la blockchain. L’objectif étant in fine de rassembler aussi largement que possible, pour donner un avantage compétitif décisif à la filière.